La psychothérapie transpersonnelle qui est l’essence de ma pratique a émergée dans les années 1960, notamment avec Abraham Maslow et Stanislav Grof. Cette discipline de travail sur soi place la dimension psycho-spirituelle au cœur de l’être l’humain.
Les fondements du transpersonnel
Le mouvement transpersonnel prend ses racines dans les voies mystiques traditionnelles orientales qui enseignent le dépassement de la notion de personne, pour aller vers ce que l’on nomme la transcendance. L’Hindouisme, le Taoïsme, le Bouddhisme et le Soufisme en sont quelques exemples. D’autres voies mystiques occidentales sont également à l’origine de ce mouvement. On peut citer par exemple : les courants de la mystique juive avec les Hassidim, les Pères du Désert et les moines orthodoxes du Mont Athos chez les chrétiens et la mystique rhénane avec Maître Eckart.
L’émergence de la psychologie transpersonnelle
La psychologie et la psychothérapie transpersonnelle constituent un second courant au 20ème siècle. Ses précurseurs sont entre autres, Carl Gustav Jung, Roberto Assagioli, Victor Frankl, Abraham Maslow, Stanislas Grof…
Pour l’anecdote, des recherches laissent supposer que l’usage du terme transpersonnel remonterait à des cours que William James (1842.1910), psychologue et philosophe américain, considéré comme un des fondateurs de la psychologie dans ce pays, aurait donné durant le semestre 1904-1905, à l’université d’Harvard.
Carl Gustav Jung, quant à lui aurait utilisé le terme transpersonnel « uberpersönlich » en 1917. Emmanuel Mounier, fondateur du mouvement personnaliste utilisa ce terme en 1947.
Stanislas Grof et Abraham Maslow : Deux précurseurs.
C’est en 1955, que Stanislas Grof, à l’hôpital psychiatrique de Prague, puis par la suite aux États-Unis, commencera ses expériences avec les états modifiés de conscience. Il définira notamment les expériences transpersonnelles, où l’individu a le sentiment que sa conscience s’étend bien au-delà des limites de sa vie, de son ego, du temps et de l’espace.
Toutefois, c’est à Abraham Maslow à qui l’on doit l’implantation du terme transpersonnel choisi en 1969. Dans sa célèbre pyramide, il définit les cinq besoins fondamentaux de tout être humain : besoins physiologiques, de sécurité, d’intégration, d’estime de soi et de réalisation de soi. Il définira un sixième niveau qu’il nommera les métas-besoins (métas-needs), qui sont des besoins qui vont au-delà de la personnalité humaine. Maslow considérait que la psychologie humaniste devait être envisagée comme transitoire et préparatoire d’une psychologie transpersonnelle et transhumaine, selon ses propres termes.
C’est en 1969, que Maslow et Grof fondent le journal de la psychologie transpersonnelle, bientôt suivi par la fondation de l’association pour la psychologie transpersonnelle (ATP) en 1972, à laquelle se joignent Carl Rogers, Victor Frankl, Anthony J. Sutich, et Jim Fadiman, puis par la suite Charles Tart et Ken Wilber.
La psychologie transpersonnelle selon Stan Grof
« La psychologie transpersonnelle intègre tous ces états qui nous permettent de dépasser la réalité ordinaire, notre histoire biologique et psychologique personnelle, pour accéder au passé, au présent et à l’avenir de notre univers, ainsi qu’à d’autres niveaux de réalité décrits par les grandes traditions spirituelles. Il existe un ensemble d’expériences « extraordinaires » qui impliquent aussi une modification de l’état de conscience, comme les NDE (Near Death Expériences) ou expériences de Mort Imminente, les souvenirs de vies antérieures, les phénomènes de télépathie, la clairvoyance et la précognition… Nombre de ces expériences humaines ne s’expliquent pas dans le cadre de la psychologie classique. Mais attention la psychologie transpersonnelle n’est pas de la parapsychologie. Elle ouvre le champ de la psychologie, en intégrant les découvertes de la parapsychologie scientifique, tout comme elle intègre les recherches en neurophysiologie, en biologie, en thérapie quantique… « Le Transpersonnel est par essence, un système ouvert et non un agrégat de dogmes et de croyances. »
La psychologie transpersonnelle selon Patrick Amsellem
La psychothérapie tranpersonnelle s’intéresse aussi à la dimension de la naissance, de la vie intra-utérine, alors que la psychanalyse considère le bébé comme « tabula rasa».
Elle prend en compte l’interaction des individus avec l’univers, le cosmos, la nature, les animaux, les plantes et les archétypes universels.
Cette psychothérapie a aussi des liens avec la psychogénéalogie et les ancêtres. Elle n’exclut pas non plus l’idée qu’une âme puisse s’incarner et ait pu auparavant expérimenter des vies antérieures, comme le disent les grandes traditions mystiques. Elle étudie et ne rejette pas d’emblée les phénomènes qui ne sont pas pris en compte par la psychiatrie classique tels que : la voyance, la télépathie, le channeling, le contact avec les défunts, les expériences de mort imminente, les sorties hors du corps, les rêves prémonitoires, les phénomènes de possession, les contacts avec les mondes angéliques…
En ce sens, elle peut étudier avec un regard ouvert les psychopathologies, afin de faire la part des choses entre les vraies pathologies et les expériences particulières décrites notamment par le Manuel Clinique des Expériences Extraordinaires de l’INREES.
Une thérapie centrée sur l’accueil, l’ouverture du coeur et la transcendance.
Elle met particulièrement l’accent sur la relation entre le psychopraticien et son patient : l’accueil, l’écoute, l’ouverture du coeur et l’attitude bienveillante. Ceci implique bien évidemment un non-jugement et un accueil de la personne telle qu’elle est.
La psychothérapie transpersonnelle utilise le travail corporel et les états modifiés de conscience qui favorisent la régression et l’émergence des mémoires de notre passé. Elle intègre le potentiel thérapeutique des états modifiés de conscience, pour une complète connaissance de soi. Elle postule, comme bien des philosophies orientales, que notre souffrance vient de l’enfermement des potentiels de la conscience dans la structure limitée de l’ego.
Jean-Marie Delacroix, psychologue et thérapeute gestaltiste nous dit également à propos de cette thérapie : « Elle tient compte de l’énergie qui circule chez le thérapeute, chez le patient, dans l’entre-deux, mais aussi dans une quatrième dimension au delà de nous-même que l’on pourrait nommer la transcendance. »
Mon mémoire de fin d’études pour l’obtention de mon titre de psychopraticien transpersonnel certifié, a été consacré à ce sujet : « De la régression mémorielle dans une psychothérapie transpersonnelle » Ce Mémoire de troisième cycle de fin d’études en Psychothérapie Transpersonnelle, a été présenté à l’IRETT en Avril 2014 et a obtenu les félicitations du jury à l’unanimité.